Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

Fergus McNeill (2006) A New Paradigm for Social Work with Offenders?

CjScotland

Summary
In an influential article published in 1979, Bottoms and McWilliams proposed the adoption of a ‘non-treatment paradigm’ for social work practice with offenders. Their argument rested on a careful analysis not only of empirical evidence about the ineffectiveness of rehabilitative treatment but also of theoretical, moral and philosophical questions about such interventions. By 1994, emerging evidence about the potential effectiveness of some intervention programmes was sufficient to lead Raynor and Vanstone to suggest significant revisions to the ‘non-treatment paradigm’. In this article, it is argued that a different but equally relevant form of empirical evidence – that derived from desistance studies – suggests a need to reevaluate these earlier paradigms for criminal justice social work practice. This is a much abbreviated version of an article entitled ‘A Desistance Paradigm for Offender Management’ which was published in the journal ‘Criminology and Criminal Justice’ January  (McNeill, 2006). W

http://www.cjscotland.org.uk/pdfs/Desistance.pdf

Haute Autorité de Santé (2011): Dangerosité psychiatrique : étude et évaluation des facteurs de risque de violence hétéro-agressive chez les personnes ayant des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur


RAPPORT D’ORIENTATION DE LA COMMISSION D’AUDITION (Mars 2011)

Le concept de dangerosité ou de risque de violence : données contextuelles et historiques
La dangerosité est une notion complexe qui s’est développée au XIXesiècle (Garofalo 1885) et qui a repris de la vigueur dans les années 1980, en lien avec un sentiment d’insécurité sociale, politique et juridique ressenti par un certain nombre de citoyens. Le mot « dangerosité » renvoie au caractère dangereux, le terme « dangereux » étant défini comme ce qui constitue un danger. Le danger est ce qui menace ou compromet la sûreté, l’existence de quelqu’un ou de quelque chose. La dangerosité est une perception subjective, qui connaît des évolutions en fonction des temps et des lieux au regard des exigences variables du droit pénal positif et de la protection de la société. Il convient, lorsque l’on parle de dangerosité, d’évoquer la notion de violence. En effet, la dangerosité est habituellement abordée comme risque de violence et, dans les études internationales, la dangerosité est étudiée sous l’angle des passages à l’acte violents ou des condamnations pour actes violents. La violence est l’acte par lequel s’exerce la force, qu’elle soit physique ou morale. Pour l’OMS (1), qui en donne une définition plus large, il s’agit de « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un maldéveloppement ou une carence ». Il existe une grande diversité de comportements violents. La plupart des études se fondent sur des définitions opérationnelles des actes violents comme par exemple : frapper avec un objet ou une arme sur autrui, menacer avec un objet ou une arme, casser des objets, frapper dans les murs, avoir été condamné pour homicide, etc. La violence doit être différenciée de l’agression et de l’agressivité, l’agression étant une attaque contre les personnes ou les biens, attaque violente, avec altération chez la victime de l’intégrité des fonctions physiques ou mentales, et l’agressivité une « intention agressive sans acte agressif ». Lors de l’audition publique organisée par la Fédération française de psychiatrie sur l’expertise psychiatrique pénale en janvier 2007, les recommandations sur l’évaluation de la dangerosité dans l’expertise ont défini la dangerosité psychiatrique comme une « manifestation symptomatique liée à l’expression directe de la maladie mentale » et la dangerosité criminologique comme « prenant en compte l’ensemble des facteurs environnementaux et situationnels susceptibles de favoriser l’émergence du passage à l’acte » (2,3). Ces définitions de la dangerosité ne sont pas des définitions juridiques. Aborder la dangerosité psychiatrique ne peut se faire sans le regard de l’histoire, le développement de ce concept se rejouant de façon récurrente depuis deux siècles, et sans la référence au droit. Mais l’abord clinique reste primordial. Il doit mettre en perspective les situations répétées de violence pour mieux les comprendre et prendre en considération l’avis des patients et de leur entourage. La démarche se veut essentiellement clinique et fondée sur une pratique attentive aux dimensions éthiques et déontologiques. Il convient de rappeler qu’est traitée ici l’exception, car les comportements violents ne concernent comme acteurs qu’une petite minorité de personnes souffrant de troubles mentaux, et que beaucoup plus fréquemment ces dernières en sont avant tout les victimes.

http://www.has-sante.fr

si le lien est brisé: evaluation_de_la_dangerosite_psychiatrique_-_rapport_dorientation

« Les programmes pour délinquants violents »  par Ralph C. Serin e t Denise L. Preston, Direction de la recherche, Service correctionnel du Canada »

 » Ce qui donne des résultats dans le système correctionnel, Revue  » FORUM – Recherche sur l’actualité correctionnelle » Volume 12, numéro 2 ,mai 2000

 La préoccupation relative aux délinquants violents s’est accentuée à la suite de l’insistance qu’on a mise sur l’évaluation du risque au cours des dix dernières années. Il ne faut donc pas s’étonner que, en plus des changements apportés aux peines et aux politiques, les administrations correctionnelles veillent maintenant au traitement et à la gestion des délinquants à risque élevé et des délinquants violents. Dans cet article, nous fixons notre attention sur les interventions et les programmes pour délinquants violents qui visent à réduire la récidive et qui peuvent être liés aux besoins particuliers de ces délinquants en matière de traitement plutôt qu’à la criminalité en général.

 

Orientations futures
Malgré la préoccupation à l’égard des délinquants violents, on s’étonne qu’il existe si peu de documentation
sur les traitements efficaces à leur i n t e n t i o n , particulièrement lorsqu’on fait la comparaison a v e c
d’autres groupes, comme les délinquants sexuels et ceux qui ont commis des actes de violence conjugale.
La plupart des études rapportent des effets positifs post-traitement, mais ceux-ci ont surtout été enregistrés dans les autoévaluations, sans se traduire par une amélioration des taux de récidive. Jusqu’à présent, l’évaluation de l’efficacité des traitements a été brouillée par la trop grande confiance accordée aux questionnaires d’autoévaluation, l’absence de groupes témoins et la difficulté à définir les délinquants violents. La multiplication des programmes pour délinquants violents repose implicitement sur l’espoir que ces programmes entraîneront une diminution de la récidive violente. Les résultats des programmes déjà
mis en œuvre sont encourageants, sans pour autant être entièrement probants. Mais les délinquants qui
terminent les programmes paraissent néanmoins plus susceptibles de réussir. Les études les plus
impressionnantes quant aux méthodes utilisées et aux résultats obtenus concernent des programmes qui
s’adressaient aux jeunes et qui comportaient une approche multisystémique. Il faudrait donc s’efforcer
de mieux intégrer les pratiques exemplaires tirées de ces programmes dans les programmes de traitement
pour les délinquants violents adultes. Les programmes destinés aux jeunes insistent davantage sur l’acquisition d’habiletés relatives à la dynamique familiale et à la résolution de problèmes, comparativement aux programmes pour adultes qui, eux, sont axés sur la maîtrise de la stimulation de la colère. Mais cette formule est en train de changer. En effet, les modèles conceptuels qui intègrent la stimulation, l’autocontrôle et le schéma cognitif s’avéreront peut-être fort utiles aux cliniciens qui s’efforcent d’offrir des programmes adaptés à un éventail de types de délinquants violents. Il s’agit là de la direction vers laquelle les administrations correctionnelles semblent vouloir s’orienter, c’est-à-dire accroître la diversité des programmes offerts. Quelle est l’incidence de l’intégration du traitement aux stratégies de gestion du risque dans le cas des délinquants violents ? Dans les programmes visant la prévention de la rechute, le cycle de délinquance fournit un mécanisme permettant de découvrir les antécédents ou les facteurs proximaux relatifs à l’usage que fait le délinquant de la violence. De plus, dans les programmes comportant des évaluations du risque détaillées, le traitement donne l’occasion de formuler des commentaires au sujet de la nature et de l’intensité de l’aide postpénale et de la surveillance dans la collectivité. Des règles explicites relatives aux décisions, pour protéger les cliniciens de leur optimisme sans bornes, pourraient favoriser l’intégration de traitements efficaces dans les stratégies de gestion du risque. On constate un consensus grandissant concernant les « bonnes » composantes d’un programme de traitement, les façons de résoudre le problème de la résistance au traitement et les méthodes permettant de démontrer l’efficacité d’un programme de traitement et les effets positifs qui en résultent. Tout aussi importants les uns que les autres, ces différents moyens sont de plus en plus appliqués à l’objectif de réduction de la délinquance violente.

http://www.csc-scc.gc.ca/text/pblct/forum/e122/122k_f.pdf

 

SCC  (2000) Compendium sur « ce qui fonctionne » dans les programmes pour délinquants

Les responsables des services correctionnels fédéral, provinciaux et territoriaux ont invité le Service correctionnel du Canada (SCC) à former un groupe consultatif d’experts internationaux sur les programmes correctionnels efficaces et à établir un cadre pour l’élaboration d’un compendium sur « ce qui fonctionne » dans les programmes pour délinquants. Par la suite, on s’est adressé à la Direction de la recherche du SCC pour qu’elle entreprenne un examen détaillé des ouvrages publiés sur les programmes correctionnels efficaces et les méthodes d’évaluation. La Direction a joué un rôle de premier plan en mettant en place un groupe consultatif d’experts, en concevant un cadre pour le compendium, en réunissant de l’information pertinente sur les programmes et en étudiant les pratiques exemplaires dans les diverses administrations du pays.

Le Compendium 2000 — Programmes correctionnels e f f i c a c e s renferme une évaluation détaillée et critique des ouvrages empiriques publiés dans le domaine des affaires correctionnelles et du changement de comportement. Qui plus est, il fournit de nouvelles informations sur l’efficacité des programmes, un
aperçu des programmes en place dans les services correctionnels canadiens et des lignes directrices en
vue d’évaluer les activités et les politiques dans le domaine des programmes correctionnels

Voir l’article de présentation

(suite…)

SCC (1997) Recherche sur l’actualité correctionnelle , « La classification pour les délinquants, Volume 9, numéro 1,  janvier 1997

« L’évaluation psychologique initiale et son rôle dans les méthodes modernes de classement des délinquants » par Ralph Serin

L’évaluation méthodique du risque et des besoins à partir de renseignements propres à chaque cas est devenue un outil fondamental à plusieurs égards. En effet, elle permet de définir les besoins en traitement des délinquants, facilite la prise de décisions en présentant des appréciations des risques et en suggérant des stratégies de gestion, et, depuis peu, sert de source d’information pour les décideurs du Service correctionnel du Canada. Étrangement, bien que la contribution des psychologues à la mise au point de ces évaluations ait été essentielle, les préférences de chacun semblent en déterminer la pratique clinique au sein du Service. La connaissance plus ou moins grande qu’ont les psychologues des travaux déjà publiés, leurs antécédents et leur formation professionnelle pourraient expliquer cette approche en apparence incohérente de l’évaluation. Nous ne voulons pas insinuer ici que certains établissements n’ont pas reconnu la nécessité de recourir à un tel instrument. On constate cependant que les établissements ne s’entendent guère entre eux sur la façon de faire entrer en vigueur les lignes de conduite énoncées dans la Directive du Commissaire no 840 et d’autres documents connexes, comme les directives de la Commission nationale des libérations conditionnelles et le rapport du Groupe de travail sur la santé mentale. Cet article décrit l’élaboration d’un protocole d’évaluation psychologique initiale (EPI) destiné à remédier à cette situation.

Voir l’article complet

Consulter l’intégralité de la revue consacrée au « classement des délinquants » (1997)

 

La presse.ca (juin 2012); Rapport d’enquête accablant sur l’Institut Pinel,  27 juin 2012

L’Institut Philippe-Pinel, où sont envoyés des criminels psychiatrisés comme Guy Turcotte, Karla Homolka et Valéry Fabrikant, souffre de dizaines de lacunes en matière de sécurité qui le laissent vulnérable aux tentatives d’évasion, aux prises d’otages et aux attaques contre le personnel soignant, révèle un rapport d’enquête obtenu par La Presse. «Il existe un faux sentiment de sécurité à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal», tranche le rapport de 175 pages, qui doit être déposé cette semaine. Le document a été rédigé par six enquêteurs issus des parties patronales, syndicales, ainsi que de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales. Il se penche sur la prise d’otages survenue à l’Institut, le 29 avril 2011. (…)

Confusion
Le rapport relève près d’une trentaine de causes qui ont mené au drame, notamment une baisse générale de la vigilance et la confusion du personnel quant aux fouilles. Des employés croyaient carrément qu’il leur était interdit de fouiller les patients. Des membres de la sécurité ont avoué aux enquêteurs «qu’on ne peut pas garantir la rigueur des fouilles». La possibilité de faire entrer à l’institut des morceaux de métal, l’accès aux bacs de recyclage pleins de matériaux, l’absence de ligne directrice en cas de prise d’otages, le manque de formation, de communication et de coordination sont aussi montrés du doigt. Les enquêteurs formulent plus d’une centaine de recommandations, notamment l’installation de contrôles rigoureux «comme dans les aéroports» afin de détecter toute arme. Ils suggèrent aussi l’amélioration de la formation, le remplacement de parties du mobilier pouvant servir à fabriquer une arme, et, au besoin, la fouille des cavités corporelles des patients. Le rapport est déposé au moment où l’Institut Philippe-Pinel se retrouve sans chef. Le dernier directeur général, Jocelyn Aubut, a remis sa démission le 14 juin dernier, après 34 ans au sein de l’établissement.

Lien: http://www.lapresse.ca

OIP (2012); Dedans Dehors n°76, mars-avril 2012; Prévention de la récidive : le retard français

Choix de la mesure pénale, évaluation des risques et des besoins, programmes et méthodes de suivi… A chaque moment du parcours d’une personne condamnée, les décisions prises peuvent être guidées par un critère d’efficacité sur la prévention de la récidive et la réinsertion. La France ne développe néanmoins aucune étude établissant « ce qui marche » et ignore superbement les résultats issus de 40 ans de recherche internationale. Conséquence : des lois contre-productives, des contresens sur l’évaluation des risques et des pratiques professionnelles artisanales.

Si la France se distingue d’autres pays occidentaux en matière de prévention de la récidive, c’est par le manque de recherche, la pauvreté des connaissances et donc la quasi-absence de repères rationnels pour guider tant les politiques pénales que les pratiques professionnelles. « Nous travaillons en aveugles », peut-on souvent entendre auprès des juges de l’application des peines (JAP) et des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP)(…)
Evaluations hasardeuses
En l’absence d’outils fondés sur une recherche solide, les évaluations de la « dangerosité » à la française empruntent non seulement à un concept douteux, mais sont aussi dénuées de fondement scientifique. Les méthodes cliniques (qui sont celles utilisées par les psychiatres en France) ont été désignées à maintes reprises par la recherche internationale comme « inefficaces non seulement à évaluer les risques de récidive, mais aussi à orienter la réponse pénale ou l’accompagnement », comme le souligne la juriste Martine Herzog-Evans. Les chercheurs qualifient l’évaluation clinique « d’informelle, subjective et impressionniste ». Ils lui reprochent de « manquer de spécificité dans la définition des critères utilisés » : les critères ne sont pas spécialement adaptés aux auteurs d’infractions pénales. En outre, les cliniciens « fonderaient leurs jugements sur des corrélations illusoires » et ne « tiendraient pas compte, à tort, des informations relatives à la situation et au milieu de vie ». Alors que des facteurs tels que l’absence d’emploi, le manque de loisirs et l’influence de « pairs » inscrits dans la délinquance apparaissent comme déterminants, ils sont largement passés sous silence dans les évaluations des psychiatres. C’est ainsi que des décisions telles qu’un placement en rétention de sûreté ou un refus d’aménagement de peine peuvent être prises sur des fondements fantaisistes au regard des données acquises par la recherche internationale sur la récidive, le tout dans une perspective de neutralisation ne connaissant plus beaucoup de limites en France. A titre d’exemple, l’absence de reconnaissance des faits ou d’empathie pour la victime constituent des critères dominants dans les pratiques françaises, alors qu’ils ne constituent pas des facteurs déterminants du risque de récidive.

http://www.oip.org/index.php/actualites/998