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L’EXPRESS (24/12/2015)Rencontres détenus-victimes: une justice « restaurative » pour sortir de la douleur

Paris – Faire dialoguer victimes et auteurs de crimes ou de délits pour apaiser, responsabiliser, prévenir la récidive et rétablir la paix sociale: « la justice restaurative » tente de s’implanter en France après avoir fait ses preuves à l’étranger.

Alain Ghiloni, père d’un jeune de 20 ans tué en 1995 par un autre de 21 ans pour avoir refusé de lui donner son baladeur, a tenté l’expérience en 2014.

« J’étais sorti frustré du procès d’assises. Peu de temps pour s’exprimer, pas de réponse à mes questions: pourquoi ce meurtre gratuit, cette violence’« , explique l’homme à l’AFP.

 Alors, pour comprendre et exprimer sa douleur, il a accepté de rencontrer trois détenus condamnés pour meurtre à la centrale de Poissy. Six entretiens avec à ses côtés deux victimes d’agressions, un animateur-psychologue et deux membres de la société civile.

« La première fois, c’est oppressant. Quand l’un des meurtriers s’est présenté comme une victime avec ses années de prison, j’ai pas supporté. Il ne faut pas inverser les rôles, tu avais le choix de ne pas tuer, nous, on subit, on est condamné à perpétuité. Mais au final, de part et d’autre, cela a permis un apaisement, une prise de conscience« , dit-il.

« Il fallait que je raconte pourquoi j’étais en prison. Les victimes étaient là pour chercher une réponse, moi aussi« , constate Roméo, un détenu interrogé par l’association d’aide aux victimes INAVEM. « J’y suis allé pour pouvoir dire ce que j’ai sur le coeur. Ça m’a enlevé les clichés que je pouvais avoir sur les victimes« , ajoute Thomas, autre détenu.

« Le principe, c’est d’offrir aux auteurs et aux victimes qui n’en ont pas eu la possibilité pendant le procès pénal un espace de parole, où ils vont pouvoir échanger, sans jugement et dans le respect de la dignité de chacun sur le pourquoi du crime, sur comment s’en sortir, cheminer vers un apaisement« , explique Robert Cario, professeur de criminologie et président de l’Institut français pour la justice restaurative (IFJR).

– « Reconstruction« –

« Ces personnes en souffrance peuvent, en présence de professionnels formés, se redécouvrir comme des personnes, non réductibles à l’acte qu’elles ont commis ou subi. Il en découle une responsabilisation des auteurs et des victimes qui peuvent avancer dans leur reconstruction« , précise-t-il.

C’est en août 2014 que la réforme pénale a consacré dans le droit français ces rencontres détenus-victimes, déjà développées au Canada, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, après deux expériences jugées positives à Poissy en 2010 et 2014.

La formule met en relation des personnes qui ne se connaissent pas mais dont les affaires « entrent en résonance« , ou un auteur et sa victime. Elle peut intervenir avant ou après une condamnation.

« Le système va monter en puissance. Il se doit d’être rigoureux, basé sur le volontariat et sans gratification pour le détenu en terme de remise de peine« , explique à l’AFP Christiane Taubira. « Je crois qu’il va durablement s’inscrire dans notre dispositif général de résilience pour les victimes et de prévention de la récidive« , se félicite la ministre de la Justice.

« On a des rencontres qui commencent à se monter, comme à Bourg-en-Bresse sur le thème des accidents de la route, et des modules de formation des personnels pénitentiaires ont été lancés à l’ENAP » (l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire), souligne Olivia Mons de l’INAVEM.

Retrouvez cet article dans son intégralité sur le site de l’express

psychopathe_1Susanne Preusker est psychologue et psychothérapeute . En 2009, elle était chef du département de thérapie sociale pour les délinquants sexuels dans une prison de haute sécurité. Elle a donc travaillé en particulier avec les délinquants violents .

Durant son mandat , elle a été  prise en otage pendant sept heures sous la menace d’un couteau et violée à plusieurs reprises par un de ses patients le 7 Avril 2009 dans la prison  JVA Straubing.  L’homme avait été son patient pendant quatre ans.

Auparavant, il avait déjà agressé plusieurs femmes et pris en otage des officiers de prison. Après cet acte, les contrôles et les mesures de sécurité ont été renforcées dans la prison. L’auteur a été finalement condamné en mai 2010 à 13 ans et neuf mois d’ emprisonnement.

Susanne Preusker raconte son histoire dans le livre Sept heures en Avril .

Susanne Preusker s’est suicidée en 2018 à l’âge de 58 ans

 

Voir aussi:

Stephen Porter/Michael Woodworth: « Ce qui est intéressant avec les psychopathes, c’est qu’ils sont capables de masquer leurs dysfonctionnements et sont très habiles »

 

Les interventions psychosociales dans le système de justice pénale (Actes et Rapports présentés à la 20e Conférence de recherches criminologiques, 1993) (Volume XXXI) (1998)

La 20e Conférence de recherches crimonologiques s’est tenue au siège du Conseil de l’Europe à Strasbourg, du 22 au 25 novembre 1993. Elle était consacrée aux « Interventions psychosociales dans le système de justice pénale », et a examinée le large éventail des interventions d’ordre thérapeutique, d’assistance sociale et de soutien qui se sont développées au cours des dernières années et qui se multiplient.

 

FRANCE INTER, Emission « Permis de Penser » (décembre 2015): « Penser la vérité judiciaire »

 » Ce qu’on cherche, on le trouve. ce qu’on néglige nous échappe » dit Créon à Oedipe dans le texte de Sophocle. Et ce que nous recherchons depuis l’Antiquité, n’est-ce pas la vérité? Qui détient la Vérité? Les prêtres et les rois l’ignorent. Les dieux et le devins la cachent. Pour Oedipe, elle gît au fond d’une cabane où vit un esclave qui a vu la naissance d’Oedipe et qui est justement le seul des témoins à avoir survécu au meurtre de Laios. Mais à quoi sert la vérité?

La cité grecque avait besoin de la vérité comme principe de partage. Aujourd’hui encore et peut-être encore plus aujourd’hui nous sommes toujours en quête de discours de vérité. Pourquoi sans vérité, nous sentons-nous menacés? Aurait-elle à voir avec la pureté? Y a-t-il plusieurs types de vérité? Comment se construit-elle?

La démonstration de vérité n’est-elle pas plus que jamais, en ces temps ô combien troublés, une tâche politique? Comment y parvenir?

Au moment de l’adoption par le Parlement et le sénat du projet de réforme de la justice de la Ministre Christiane Taubira, et du colloque organisé par le barreau de Paris intitulé « Toute la vérité », nous avons invité:

Antoine Garapon, Magistrat. Secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice (IHEJ); Ancien juge des enfants.

A dirigé la rédaction d’un rapport commandé par la garde des sceaux en vue de sa réforme des institutions judiciaires, intitulé : « La prudence et l’autorité : l’office du juge au XXIe siècle. «

Auteur de nombreux ouvrages :

  • La procédure et l’autorité : juges et procureurs du 21 eme siècle. Editions Odile Jacob.
  • Les Nouvelles Sorcières de Salem. Leçons d’Outreau (avec Denis Salas, Seuil, 2006)

Thierry Lévy: Avocat au barreau de paris.

Prisons: quand les murs tremblent (1/4) – Enfermement de masse : la faillite d’un système

Premier volet d’une semaine consacrée aux prisons: Emission Culture monde, par Fabien Delorme, France culture, novembre 2015

Incarcération de masse, « prisons Supermax » & tolérance zéro, surreprésentation des minorités et criminalisation de pauvreté… quel visage du pays de l’oncle Sam ses prisons nous révèlent-elles ?

Le 15 juillet dernier, Barack Obama se rendait dans la prison fédérale d’El Reno (OK) une première pour un président en exercice. Une prison où sont surreprésentées, comme dans une majorité de prisons américaines, les minorités hispaniques et afro-américaines.

« Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale mais 25% de la population carcérale mondiale » c’est à dire 2.26 millions de détenus, dont près de 60% de jeunes hommes noirs.

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/1_Enfermement%20de%20masse.mp3

Prisons: quand les murs tremblent (2/4) – Prisons ouvertes: la voie de la réinsertion

Avec un taux de récidive qui atteint en moyenne en France 38 %, notre modèle pénitencier traditionnel : celui de la prison fermée, miné par la surpopulation carcérale, semble à bout de souffle et ne permet pas aux détenus de se préparer à un retour au monde libre.
Sur l’île de Suomenlinna, en Finlande, la prison de Kerava accueille des détenus qui travaillent ou étudient à l’extérieur et paient un loyer. Autre exemple : à Givenich au Luxembourg où se trouve le seul établissement pénitentiaire semi-ouvert mixte d’Europe.
Dans ces établissements, la sécurité, mais aussi le lien social et le travail sont au cœur des priorités.
Pourquoi ce modèle de prison ouverte reste encore l’exception en Europe et dans le monde ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/2_prisons_ouvertes_2015.mp3

 

Prisons: quand les murs tremblent (3/4) – « Vers un complexe carcéro-industriel »

Le secteur des prisons privées vit des années fastes. La Corrections Corporation of America (CCA), géant américain des prisons privées, a vu depuis vingt ans son chiffre d’affaires croître de plus de 500 %. La criminalité a beau diminuer, le tout-répressif et des « clauses d’occupation » permettent de maintenir les prisons bien remplies… Bernie Sanders, candidat démocrate à l’élection présidentielle, s’est d’ailleurs prononcé très clairement à ce sujet: il veut tout simplement bannir les prisons privées.

Des secteurs du bâtiment à ceux de la restauration ou des services de santé, la gestion des établissements pénitentiaires implique une vaste mobilisation de capitaux privés.

Dans quelle mesure les lobbies qui les représentent participent à un maintien de l’enfermement de masse? Ce phénomène de privatisation des prisons est-il concentré aux Etats-Unis?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/3_complexe_carceroindustriel_FC_2015.mp3

 

Prisons : quand les murs tremblent (4/4) – D’une prison à l’autre : la diplomatie des extraditions

La France n’extradera pas les pilotes d’Air Cocaïne et cela malgré un accord d’extradition signé en 2000 avec la République dominicaine. En effet, la France fait partie de ces pays qui n’extradent pas ses propres ressortissants , comme l’Allemagne ou encore l’Italie.
En revanche, la France peut envisager d’extrader des étrangers : c’est le cas de cet ancien oligarque kazakh, Moukhtar Abliazov, incarcéré en France depuis 2013 et dont Manuel Valls a signé le décret d’extradition – vers Moscou – récemment.
Les affaires ne manquent pas et chaque décision d’extradition, au-delà de l’accord conclu entre tel ou tel pays, semble soumise à une série de contingences tant politiques que juridiques, et elles posent plus largement la question de la souveraineté juridique des états.

Pourquoi la France, contrairement aux pays anglo-saxons refuse-t-elle d’extrader ses ressortissants ? Polanski, Snowden, Battisti : quelles sont les conséquences de ces différentes affaires sur les relations diplomatiques ? Dans quelle mesure ces accords d’extradition vont-ils dans le sens d’une harmonisation du droit sur le plan international ? Et finalement : est-il vraiment question de justice ou de politique ?

http://psychocriminologie.free.fr/wp-content/uploads/4_prisons_extraditions_FC_2015.mp3

 

Prisons ouvertes: la voie de la réinsertion

novembre 11th, 2015 | Publié par EL dans PRISON - (0 Commentaire)

Prisons ouvertes

Avec un taux de récidive qui atteint en moyenne en France 38 %, notre modèle pénitencier traditionnel : celui de la prison fermée, miné par la surpopulation carcérale, semble à bout de souffle et ne permet pas aux détenus de se préparer à un retour au monde libre.
Sur l’île de Suomenlinna, en Finlande, la prison de Kerava accueille des détenus qui travaillent ou étudient à l’extérieur et paient un loyer. Autre exemple : à Givenich au Luxembourg où se trouve le seul établissement pénitentiaire semi-ouvert mixte d’Europe.
Dans ces établissements, la sécurité, mais aussi le lien social et le travail sont au cœur des priorités.
Pourquoi ce modèle de prison ouverte reste encore l’exception en Europe et dans le monde ?

Prisons ouvertes

Enfermement de masse : la faillite d’un système

novembre 11th, 2015 | Publié par EL dans PRISON - (0 Commentaire)

Incarcération de masse, « prisons Supermax » & tolérance zéro, surreprésentation des minorités et criminalisation de pauvreté… quel visage du pays de l’oncle Sam ses prisons nous révèlent-elles ?

Le 15 juillet dernier, Barack Obama se rendait dans la prison fédérale d’El Reno (OK) une première pour un président en exercice. Une prison où sont surreprésentées, comme dans une majorité de prisons américaines, les minorités hispaniques et afro-américaines.

« Les Etats-Unis représentent 5% de la population mondiale mais 25% de la population carcérale mondiale » c’est à dire 2.26 millions de détenus, dont près de 60% de jeunes hommes noirs.

Enfermement de masse : la faillite d’un système

Statistiques prisons américaines