Ressources en psychocriminologie, psychologie forensique et criminologie
Header

Laurent MUCCHIELLI (2004) Les caractéristiques démographiques et sociales des meurtriers et de leurs victimes, Une enquête sur un département de la région parisienne dans les années 1990

Les homicides disent beaucoup sur les fractures des sociétés où ils se produisent. Les dossiers criminels ne contiennent pas seulement des indications sur les circonstances des meurtres; ils informent très largement sur les caractéristiques biographiques des meurtriers, même s’ils sont peu prolixes sur les victimes. À partir d’une étude exhaustive des dossiers criminels jugés dans le département français des Yvelines dans les années 1990, Laurent MUCCHIELLI montre qu’appartenant dans leur quasi totalité aux classes populaires, les meurtriers sont des hommes marqués par de lourds handicaps familiaux, scolaires et sociaux, qui dans leur majorité sont inactifs et n’ont pas de vie conjugale au moment des faits. Les victimes appartiennent aux mêmes catégories sociales mais sont, plus souvent que les meurtriers, de sexe féminin. Certaines histoires de vie, dans lesquelles les individus ont peu reçu dans le passé et n’ont rien à perdre dans le présent, poussent ainsi à accorder moins de prix à la vie des autres aussi bien qu’à la sienne.

http://www.laurent-mucchielli.org/

si le lien est brisé: Article_Population_version_francaise 

Entretien d’Annie KENSEY avec Philippe ZOUMEROFF, par Annie KENSEY – 31 juillet 2012

Annie KENSEY, Démographe, Chef du bureau des Études et de la Prospective à la Direction de l’Administration Pénitentiaire et chercheuse associée au CESDIP, revient dans cet entretien avec Philippe ZOUMEROFF sur son ouvrage Prison et Récidive publié en 2007 chez Armand Colin.

http://www.collection-privee.org/

Content on this page requires a newer version of Adobe Flash Player.

Get Adobe Flash player

Voir aussi: Les risques de récidive des sortants de prison. Une nouvelle évaluation. AnnieKensey, Abdelmalik Benaouda1 (DAP/PMJ5) mai 2011

Dossier spécial « Récidive sexuelle »

Aujourd’hui encore, persiste un discours assimilant des délinquants sexuels aux figures du «prédateur sexuel» et du «serial killer». Cependant les travaux sur lesquels reposent ces représentations portaient sur un petit nombre de cas extrêmes et extraordinaires: le contraire de la représentativité. Les recherches sur lesquelles s’appuient les articles publiés dans le présent dossier sont d’une toute autre facture; elles visent la rigueur, l’exactitude et la représentativité. C’est animé par ces soucis que Jean Proulx a décidé de lancer au cours des années 1990 une vaste enquête ayant pour but d’étudier systématiquement et le plus complètement possible un échantillon de délinquants sexuels réunis avec le plus grand soin. Ainsi, entre 1995 et 2000, tous les détenus ayant commis une agression sexuelle entrant dans un pénitencier du Québec furent invités à participer à la recherche. Pas moins de 593 individus condamnés à une peine de plus de deux ans d’incarcération acceptèrent. Quelques années plus tard, en 2006-7, Jean Proulx et son équipe relancent les sujets de l’échantillon initial dans le but d’étudier leur récidive et l’éventuel effet du traitement. Sensiblement à la même époque, Karl Hanson entreprenait une série d’études sur la prédiction de la récidive sexuelle à partir de gros échantillons de détenus canadiens et en réalisant des méta-analyses des recherches réalisées dans plusieurs autres pays. Pour informer les lecteurs de la Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique des résultats de ces travaux, nous avons réuni dans ce dossier spécial cinq articles qui répondent à autant de questions.
La première question visait à savoir si les traitements offerts en milieu carcéral aux agresseurs sexuels faisaient baisser leur probabilité de récidive. Plus précisément, Anouck Marchand et Jean Proulx se sont demandés si les agresseurs sexuels qui reconnaissent leurs délits, qui connaissent les stratégies de prévention de la récidive et collaborent au traitement, récidivent moins que les autres. La réponse mise de l’avant est à la fois nuancée et surprenante. La deuxième question est la suivante: Comment les agresseurs sexuels ayant retrouvé la liberté après une incarcération expliquent-ils, pour les uns, pourquoi ils ont récidivé et, pour les autres, pourquoi ils n’ont pas récidivé? C’est dans les discours des premiers intéressés que Catherine Rossi, Maurice Cusson et Jean Proulx ont été chercher la réponse. Le lecteur constatera que les délinquants sexuels interrogés fournissent une version inédite de leur cheminement et de leurs efforts pour éviter de retourner sous les verrous. Ces mêmes sujets n’avaient pas seulement évoqué les raisons pour lesquelles ils avaient, ou non, récidivé, en outre, ils ne s’étaient pas gênés pour dire ce qu’ils pensaient des traitements reçus au pénitencier. L’analyse de leurs propos conduit Rossi, Cusson et Proulx à répondre à une troisième question: Les délinquants sexuels pensent-ils qu’ils ont cessé d’agresser sexuellement à cause du traitement ou pour d’autres raisons ?

http://www.polymedia.ch/htdocs/Files/Criminologie/CR-archives/RICPTS_2009-04.pdf

«A mon tour d’être le monstre…» Violences sexuelles infligées par des femmes
par Claudia MELCHER

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique (2002)

Résumé
Jusqu’à présent, l’abus sexuel d’enfants par des femmes a été rarement documenté. Il est donc impossible, à l’heure actuelle, d’avoir recours à des catégories de structures de la personnalité consolidées empiriquement pour les femmes criminelles. Il est cependant possible d’approcher ce phénomène par le biais de différentes typologies, développées dans le cadre du travail de consultation et de projets de recherche sur des groupes toutefois petits. A côté de l’approche théorique, l’attention porte sur la perspective des femme elles-mêmes. Six interviews narratives et autobiographiques ont été menées avec des femmes condamnées pour abus sexuel d’enfants, incarcérées actuellement ou suivies sur le plan thérapeutique par des centres de consultations. L’article tente de ne pas isoler l’abus ou le crime sexuel mais plutôt de le considérer dans le contexte de la vie des femmes qui l’ont commis.

RICPTS_2002-04-

Accéder à la revue complète: http://www.polymedia.ch/htdocs/Files/Criminologie/CR-archives/RICPTS_2002-04.pdf

L’appropriation des normes nationales par les « street level bureaucrats » :

l’exemple des Conseillers Pénitentiaires d’Insertion et de Probation

Hakim Bellebna Ceraps-Lille 2

Ils sont nombreux à rejeter l’idée de devenir de simples constructeurs d’une base de données sur les personnes placées sous main de justice qui seraient appréciées par un autre, en l’occurrence les juges d’application des peines. Pour nombre de CPIP, il y aurait une trop forte propension de la part de la « japerie » à faire une lecture partielle des informations sur le parcours des condamnés en les déconnectant de la réalité sociale à laquelle ils doivent faire face et aussi de son évolution tout au long du suivi. Prenons l’exemple d’un cas qui nous est rapporté par un agent du SPIP de Braimac.

« Sincèrement, pour avoir parlé avec des magistrats, je me suis aperçu qu’il y avait une dimension entre la population pénale, ou sous main de justice, et eux, qui était absolument…. Catastrophique. Y a un JAP, une fois qui m’a appelé, avec qui j’avais et j’ai toujours de bonnes relations… Et en fait, avec la personne qui était suivie, on avait décidé de faire une conversion jour-amende. Ça veut dire qu’il doit payer une somme tous les jours, et de ce fait là c’est sa peine. Il m’a dit : « je l’ai condamné à 30 jours amendes à 15, 20 euros je sais plus trop », et il m’appelle parce qu’il est content, pour lui, il l’avait aidé. Mais je lui ai dit : « vous vous rendez compte ? Il a le RMI, comment voulez-vous qu’il paye ?… ».  Pourtant c’est un magistrat qui n’était pas frais moulu de l’école… il s’est pas rendu compte de ça, pourtant je fais des rapports et  tout sur les ressources. Et là, c’est un exemple en particulier, mais j’en ai plein d’autres »

 La rétention et la sélection des informations, et donc le « raccourcissement » des écrits, sont des moyens de s’assurer que l’appréciation que chaque agent fait du suivi d’une personne dont il à la charge sera partagée par les autres acteurs de la chaîne pénale.

En dehors des usages voués à la circulation de l’information sur le condamné, les agents voient dans les décisions prises sur informatique et les repères écrits datés, un outil de traçabilité et d’évaluation quantitative de leurs activités. De ce fait, dans certaines situations, comme au SPIP 44, le traitement administratif, entendu comme la saisie informatique des données de suivi, devient un outil de repli de la part des CPIP pour prévenir la sanction. Les agents ont le sentiment de « travailler sous surveillance », de ce fait, ils jouent avec les traces écrites pour attester d’une prise en charge « effective » (du point de vue quantitatif) des dossiers pour faire face à l’évaluation dont ils sont l’objet et se prémunir des mises en accusation par l’administration, qui plus est traumatisantes en ce qui concerne les services de Loire-Atlantique. Cette application mécanique de la méthode prescrite comme produit d’une stratégie de protection de la part des CPIP est typique du phénomène qui lie intérêt et obéissance que Weber décrit en ces termes : « on obéit à la règle lorsque l’intérêt à lui obéir l’emporte sur l’intérêt à lui désobéir ».

 

Les tueurs en série sont des sources d’inspiration pour des romans ou des films tels que le Silence des Agneaux, Seven ou le Collectionneur.

Mais aucun n’est aussi célèbre que le personnage de Thomas Harris, le Docteur Hannibal Lecter. Avant Lecter, Albert Fish, Jeffrey Dahmer, Ted Bundy et d’autres faisaient déjà règner la terreur.

le propos de SERIAL KILLERS est d’étudier trois tueurs en série notoires, dont la particularité est d’avoir mangé de la chair humaine. Le ton est donné. On va nous parler « des vrais Hannibal Lecter ». De Albert Fish à Andreï Chikatilo, en passant par Jeffrey Dahmer, on se prépare à une plongée terrifiante dans des démences qu’on ne pourrait jamais imaginer possibles, et pourtant…

 

Nicolas Carrier (2012) Virage punitif et critique criminologique

Conférence de Nicolas Carrier, Carleton University, Ottawa (Canada)

XIIIe colloque de l’AICLF (Université de Montréal, du 13 au 15 mai 2012)